

Les premiers vendredis du mois...
“Ou un moment de partage fraternel "



Le Journal La Croix à propos des "Premiers Vendredis"
Paru le 14/04/2024
À Bourg-Saint-Andéol, commune tranquille du sud du département, près du Rhône, c’est peut-être une page de l’avenir de l’Église d’Ardèche qui s’écrit. Modeste, fraternelle et ouverte. Une Église où le prêtre – sans être exclu – n’est pas au centre. Depuis plus de deux ans, un jeune couple, Audrey et Ludovic, a fait de son domicile un lieu d’accueil et de convivialité. La recette : tous les premiers vendredis du mois, ils ouvrent les portes de leur maison – jusqu’à 22 personnes ont été réunies – autour d’un repas et d’une lecture de l’Évangile.
​
« Viens qui veut pour cette proposition toute informelle, et non paroissiale, et donc plus facile d’accès pour ceux qui seraient plus éloignés de l’Église, explique Audrey, 39 ans, plombière, qui a reçu la confirmation en 2023. Il n’y a pas que des croyants et des catholiques car, pour nous, il est très important de ne pas rester cloisonnés. On ne parle pas que de Jésus, nous vivons des moments de partage qui sont essentiels pour ma vie de chrétienne. »
​
Que la vie chrétienne ne se résume pas à la messe
​
Cette façon de vivre autrement l’Église que simplement autour de la messe dominicale permet à Audrey et Ludovic, tout jeune baptisé, de ne pas rester isolés. Leur groupe est devenu un visage accueillant de la paroisse que l’on propose à ceux qui demandent le baptême ou aux fiancés. Et, il a même reçu, en juin 2023, l’ancien évêque de Viviers lui-même, nommé archevêque d’Albi en août 2023, Mgr Jean-Louis Balsa.
​
Ce dernier a apprécié l’initiative, lui qui a engagé l’Église ardéchoise dans une vigoureuse transformation. En septembre 2019, dans une lettre pastorale au style direct, Jean-Louis Balsa, qui n’a pas grandi dans une famille pratiquante et témoigne d’une certaine liberté à l’égard du fonctionnement de l’institution, a livré une vision audacieuse pour l’avenir. Comment faire avec moins de prêtres ? Et comment favoriser des « communautés de base », dont la vie chrétienne ne se résume pas uniquement à la messe dominicale mais qui puissent vivre les « cinq essentiels » (méditation de la parole de Dieu, prière, vie fraternelle, service des pauvres et évangélisation) ? Le diocèse de Viviers a été fortement invité à changer de logiciel. « Il nous faut renoncer à mettre en priorité l’appel à faire fonctionner l’Église (qui intéresse de moins en moins de gens), pour appeler et proposer de manière surprenante de rencontrer simplement Jésus-Christ », écrivait-il.